Bilan d'une année de sortie des services de Google & co
27 Dec 2019
Tout a débuté par une conversation avec des amis sur Whatsapp, où l'un d'entre eux nous a indiqué qu'il se donnait jusqu'en fin d'année 2019 pour supprimer ses comptes Whatsapp, Facebook et Google.
Etant moi-même déjà sensibilisé sur les sujets de protection des données personnelles, de vie privée, d'anonymité, de ciblage publicitaire, tracking… je me trouvais un peu bête de ne pas avoir pris l'initiative avant, et je renchérissais rapidement : "moi aussi !"
Arrivé à la date fatidique, je suis assez content de pouvoir dire que parole fut tenue.
Autant pour certains ça n'a pas posé de problème, autant pour d'autres j'ai un peu galéré à trouver des services équivalents, sans aller jusqu'à faire de l'auto-hébergement.
J'ai remplacé Whatsapp par Signal, qui a exactement les mêmes fonctionnalités. Je le trouve même plus agréable à utiliser et il y a un client Windows dont je me sers tout le temps (plus facile de taper sur un clavier d'ordinateur que sur un clavier de smartphone).
L'inconvénient c'est qu'il faut un sacré pouvoir de persuasion pour faire migrer vos relations de Whatsapp à Signal, moins d'une dizaine de mes contacts ont sauté le pas.
Facebook/Instagram/Twitter
J'ai supprimé mes comptes de réseaux sociaux comme Facebook, Instagram et Twitter sans chercher d'alternatives respectueuses de la vie (qui existent dans une certaine mesure, voire du côté de Diaspora et Mastodon).
Je reconnais bien entendu que tout le monde ne part pas du même pied d'égalité ici : plus vous êtes investi dessus plus il est difficile d'en sortir. Et encore plus si vos sphères de relations (amis, famille, collègues…) n'existent que sur ces plateformes, auquel cas en sortir c'est prendre le risque d'une ostracisation sociale et de disparaitre virtuellement.
N'ayant qu'un profil de "lurker" avec peu d'interactions, j'avais l'opportunité de pouvoir cliquer sur le bouton "supprimer mon compte" (quand il existe, mais c'est une autre histoire) sans états d'âme particuliers, sachant que je n'avais rien de spécial à perdre.
Oui, c'est plus compliqué d'organiser des évènements sans Facebook, néanmoins ça reste quand même possible (mails, Signal, sms, téléphone) pour peu que les gens tiennent vraiment à vous inviter.
Là on attaque le gros morceau. Parce que oui, Google c'est quoi au juste ?
Un moteur de recherche : Google Search
Un navigateur : Google Chrome
Un service mail : Gmail
Un service de stockage de fichiers dans le cloud : Google Drive
Un service d'agenda : Google Calendar
Un service de cartographie : Google Maps (et son cousin Waze qui appartient à Google)
… c'est quasiment sans fin si on creuse un peu. Je vais d'abord me focaliser sur les principaux, ce sera déjà pas mal.
Google Search
Passage à DuckDuckGo, disponible par défaut en théorie sur tous les navigateurs web. J'avais commencé par utiliser StartPage mais ça a été racheté par une entreprise spécialisée dans le profiling d'utilisateurs...
Google Chrome
Passage au navigateur web Firefox.
Gmail
Grand choix d'alternatives gratuites et payantes. J'ai pris le parti de créer plusieurs adresses mails chez différents fournisseurs, pour compartimenter mes activités (perso, administratif, sensible, ecommerce…) : Tutanota, Posteo, ProtonMail et Mailbox.
Google Drive
Nextcloud sur l'instance Zaclys, avec interface web, client Windows et application Android, la totale.
Google Calendar
Malgré mes tentatives je n'ai pas réussi à reproduire exactement ce que je pouvais avoir avec Google : impossibilité de partager un calendrier en écriture, dommage de ne pouvoir le faire qu'en lecture.
J'ai utilisé la fonctionnalité de calendriers intégrée à Nextcloud.
Google Maps / Waze
On va pas se le cacher, là c'est la lose. OpenStreetMap c'est top pour voir des plans détaillés sur leur site web, par contre on perd tout le reste : la navigation en voiture est très moyenne, pas de données en temps réel du trafic, pas de commerces/points d'intérêts facilement exploitables, la recherche d'adresse est trop sensible à la moindre faute d'orthographe, l'appli Android archi lente…
Autant dire qu'en voiture faut ré-apprendre à lire les panneaux et à étudier en amont le trajet à faire.
Bilan
Au final, mis à part quelques manques sur l'aspect cartographie, je n'ai rien perdu en termes de fonctionnalités, tout a été relativement simple à mettre en place et je ne regrette pas une seconde mon choix.
Par contre, ça a engendré chez moi une irrépressible envie de tout rendre privé/sécurisé, de limiter ce que je mets sur internet, de choisir des alternatives libres, respectueuses de la vie privée... et je suis donc allé un peu plus loin que prévu.